Cloué dans mon lit par la paralysie, je tends l'oreille guettant le « clic » que feront les ciseaux de la Parque Atropos quand celle-ci tranchera le fil de ma vie. Mais qu'elle tarde à venir !...
Alors, je me suis souvenu du proverbe : « Aide-toi, le ciel t'aidera ». Et j'ai fait reluire à mes trois héritiers mon immense fortune, afin de les inciter à hâter mon trépas. Pas de revolver, pas de poison, leur ai-je dit, vous vous feriez prendre. Je désire, ai-je précisé, un genre de mort douce, indolore, et assez lente pour que je puisse la savourer à loisir. Ils ont assumé un air indigné, vertueux ; mais je sais que, depuis quelques temps, ils complotent.
Qu'ont-ils inventé ? Quelle mort inédite vont-ils me faire subir ? Je m'en pourlèche à l'avance. En même temps, je me meurs d'horreur...