Marie a 15 ans. La désolation à la campagne, la misère de la famille nombreuse, la tyrannie du père-mâle reproducteur, jouisseur, l’énormité du travail de la mère, ses grossesses torturantes, ses cris… Marie se révolte contre la brutalité de son milieu.
Entre la vie et le rêve éveillé elle se forge un père-ami-amant, étranger au village, aux cris, aux coups, à la fatigue. Elle s’enfuit, le soir : quémande un regard, un mot, un silence, un temps pour parler, une réponse.
Plus tard, loin sous les décombres d’images, très profond sous les masques, il y a la mère, cette femme, comme elle, dont elle ne voit plus « les yeux durs, mais ses grands cernes gris et profonds, ses joues creuses, son corps lourd et maladroit, et sa vie, sa pauvre vie »… La vie qu’elle sent, tout au fond, comme une très ancienne solidarité du corps.
Marie-Salope est un récit-témoignage, écrit après plusieurs années de cette recherche d’une « autre vie », mais dans le vif d’une angoisse toujours présente.